jeudi 8 mars 2012

فلا عاش في تونس من خانها

Je suis révoltée, enragée. On a violé notre identité nationale, notre symbole nationale. On a renié les martyrs de la colonisation, de la "révolution", on a arraché notre drapeau, celui qui  nous unit. On l'a arraché et mis aux mains de diables, de diables déguisés en saints.

Cette affaire est une affaire nationale, chaque personne éprouvant un infime sentiment d'amour pour ce pays devrait se sentir concerner. C'est le point de non retour, le gouffre est devant nous et la guerre civile peut éclater à tout moment. Pourtant que vois-je? Une banalisation des faits, une putain de banalisation des faits. Il a suffit d'une journée pour arrêter un journaliste, et l'auteur de cet acte que je juge criminel, ignoble ,Où est-il? Que fait-il? Nommons les choses par leurs noms, nous connaissons tous l'auteur de cet acte. Un criminel, un de ceux qui mettent en danger la sécurité nationale, un de ceux qui clament à bout de champ qu'il faut tuer les mécréants. C'est eux qu'on doit tuer, qu'on doit pendre, qu'on doit exterminer. Le dialogue n'est plus de guise, il faut agir. Agissons une fois pour toute. Mettons leurs les battons dans les roues. Si le sexe soi-disant fort est incapable de le faire (et il en est incapable) alors c'est aux femmes d'agir. Elles en sont capables, d'ailleurs ma pensée se dirige vers l'étudiante membre de l'UGET que j'acclame, c'est à elle qu'on devrait décerner un prix Nobel non au Président. C'est Elle qui a dit non, alors que les hommes ont préféré se soumettre. C'est Elle qui a essayé de défendre ce symbole nationale. Elle c'est la femme tunisienne. Nous ne pouvons plus compter sur les hommes pour continuer le combat à nos côtés. Alors nous nous battrons par tous les moyens, c'est une affaire d'état. Ne banalisons pas cette affaire, je tire officiellement la sonnette d'alarme. Je me bats, certes à ma manière, mais je le fais. 

vendredi 17 février 2012

J'accuse la poitrine de Lena Gercke.

Nos "meilleurs amis" sont incapable de contrôler leurs libidos.Il a suffit d'une malheureuse photo de couverture pour qu'ils se sentent impuissants.C'est vrai qu'entre Lena Gercke, et les mouna9bet, il y'a du boulot à faire. Donc s'ils ne peuvent pas se taper Lena Gercke autant faire la peau à celui qui a osé rallumé leurs instincts animal. Car pour nos "meilleurs amis", le désir équivaut au péché et dans notre affaire les présumés coupables sont la poitrine Ô combien magnifique de la sulfureuse Gercke et la main de Sami Khedira. Petit hic, ils ne sont pas en Tunisie, alors autant se déchaîner sur les trois journalistes d'Attounsiya, carrément reléguer au titre de "psychopathes dangereux pour la sécurité nationale".  Ah oui j'oubliais que les poitrines pouvaient provoquer une guerre civile. 

Le problème est là.

 On détourne notre attention sur des problèmes sans fondements. Arrêtons de nous prendre pour des cons. L'arrestation de ces journalistes équivaut pour moi à la mise à mort de la liberté de la presse, et je n’exagère pas. Comment peut-on accorder autant d'importance à une photo alors qu'un fou furieux prônant des rituels barbares se la joue touriste et envahit nos mosquées? On détourne notre attention, sur les vrais enjeux de cette reconstruction, on veut nous diviser, nous "cataloguer" pour mieux régner. C'est digne d'Hitler. Parce que la transformation sociale va se faire petit à petit, et qu'arriver au bout du gouffre, nous ne pourrons plus reculer. Parce que prenons l'exemple de l’excision des femmes, elle choque certes mais va tout de même s'installer dans certaines régions. Le seul argument qu'ils détiendront à leur actif, est que Wajdi Ghanmi l'a dit et que c'est un homme de "religion".Même si c'est faux, même si ça ne s'inscrit pas dans les traditions tunisiennes, même si le Coran n'a jamais parlé d'excision de femmes, on s'en fout ce n'est qu'un clitoris. Et puis au diable, le plaisir des femmes, au diable leurs clitoris ... Au moins, elles sont sur le même pied d'égalité que les hommes, qu'on ne vienne pas me parler d'inégalité entre les deux sexes. Mes amis, excisons les femmes, excisons les hommes. 


mercredi 15 février 2012

«Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.»

"C'est un extrême malheur que d'être assujetti à un maître dont on ne peut être jamais assuré qu'il soit bon, puisqu'il est toujours en sa puissance d'être mauvais quand il voudra".

 Cette citation est tirée du Discours de la servitude volontaire écrite par La Boétie. En plein cours de littérature, alors que notre professeur nous dictait cette phrase, tout m'a semblée plus clair. 

Chaque peuple ayant choisi pour gouverneur, un tyran doit assumer les conséquences de ce choix. C'est la base du réquisitoire de La Boétie. Même si ce discours a été écrit en 1549, il s'applique sur une Tunisie qui se dit moderne. Si nous proclamons que les choix politiques actuels ont été fait selon la volonté d'un peuple conscient, alors qu'il assume.  Qu'il assume d'avoir confier les pouvoirs à ses gens,  dit prôneurs de la parole divine, à ses gens qui leurs ont promis lunes et étoiles, ses gens qui leur ont promis le Paradis. 
J'ai pris énormément de recul avec les derniers évènements dans la sphère politique, parce que j'étais lasse. Lasse de ce manque d'autorité, de se laisser-aller affligeant qui nous conduira sans aucun doute à un drame, où les conséquences seront grave. Un drame que chacun d'entre nous assumera les conséquences. Quant la Tunisie sera un bain de sang, que les fractures sociales s'élargiront, que les revendications se feront de plus en plus violentes, ne venez pas pleurer, ne vous apitoyez pas sur votre sort, ne vous lamentez pas. Vous êtes les maîtres de vos destins. Vous avez choisi de céder à la peur, vous avez refusé la liberté. Vous avez détruit les rêves des générations suivantes, vous avez détruit les rêves de vos enfants. Ne venez pas vous plaindre, assumez vos actes. Mettez vous à genoux, prônez l'obscurantisme, tuez vous, massacrez vous. Point. 

dimanche 15 janvier 2012

"ثورة الكرّامة "

"La Révolution des Jasmins" m'a toujours parue comme étant un slogan, un piège à touristes. Comme si nous tournions un film à gros budget à Hollywood, que les projecteurs étaient braqués sur nous. Mais notre Oscar, nous ne l'avons pas eu.

Exit "Révolution des Jasmins", je préfère "ثورة الكرّامة " (en arabe je vous prie)  ça sonne nettement mieux. Parce que notre révolution, ne s'est pas faite dans la joie et la bonne humeur. Elle s'est faite dans le sang, dans la peur. Mais Espoir était maître mot. Il l'est toujours, car l'Espoir ne nous a pas encore quitté. Espoir d'un avenir meilleur quand 255 personnes ont donné leurs vies pour nous. Espoir d'une entente cordiale entre le peuple. Les propos qu'a tenu Bendir MAN hier soir à la Télévision  nationale m'ont touchés parce que le 14 janvier 2011 il y'avait une réelle solidarité entre le peuple.Contrairement à ce 14 Janvier où nous avions eu le droit aux Socialistes d'un côté, aux Islamistes de l'autre, wel cha3b koura mabin el sa9in. 

Décevant.

Mais espérons que le 14 Janvier prochain, soit meilleur, qu'on retrouvera la solidarité qui nous a unit. Et si rien ne se passe comme le souhaitons, nous serons présents pour défendre notre terre, qu'aucune politique, qu'aucun gouvernement ne pourra nous voler. Nous resterons. Qu'on le veuille ou pas. 

Ce 14 Janvier est certes un Grand jour, mais j'ai toujours l'impression que rien n'a changé depuis le dernier. Stagnation, nous restons au point zéro. Finissons le "sale boulot", finissons ce que nous avons accomplit, et peut-être que nous pourrions enfin fêter dignement cette journée. 


Nous sommes un grand peuple, nous le méritons.



samedi 7 janvier 2012

Les lamentations.

Profitons de ce début d'année, pas du tout joyeux. Nous commençons bien. Déjà trois jeunes immolés à notre actif. Trois immolés pour commencer cette année 2012 qui pourtant promettait d'être symbole de changement, de transition, de renouveau pour une Tunisie au corps blessé.

Longtemps optimiste quant à l'avenir de ce pays, les projets utopiques que je m'étais forgée dans la tête ont disparu. Nous coulons, nous coulons dans des des abysses encore inconnues, qui me font peur. Nous coulons sans nous en rendre compte, parce que nous avons peur, et que nous sommes lâches.

Son corps bafoué par les trahisons de ses propres enfants risque de perdre tout espoir de rétablissement. Tunisie notre mère,  nous en veut car nous n'avons pas pris soin d'elle. Elle crie sa tristesse au monde, elle crie son désarroi.

Ma Tunisie, je suis désolée, tu n'en peux plus. Je le sais, je lis en toi, je te comprends. Ta tristesse est la mienne. Tu veux booster ton économie, tu veux éviter le scénario catastrophe. Tu n'en peux plus des manifestations. Tu ordonnes à ton peuple de travailler, pourtant il préfère fredonner la chanson de Pink Martini "Je ne veux pas travailler".

Ma Tunisie, tu veux que tes enfants se mélangent, se fréquentent sans donner d'importance à leurs origines. Tu en as marre de ce populisme étouffant, de cette vague de racisme et du régionalisme. Tu aurais préféré le patriotisme. Tu aurais préféré tant de choses, mais tu n'as plus le droit d'espérer. Il espère pour toi. Il décide pour toi.

Ma Tunisie, excuse le. Ton peuple est blessé, ton peuple ne comprend pas parce qu'il est borné et têtu. Il pense prêcher la bonne parole mais non. Il est entrain de te détruire, il détruit tes institutions, tes administrations au profit de certaines castes. Mais quand ton corps martyrisé rendra l'âme et que tes larmes seront de sang, il comprendra.

mardi 20 décembre 2011

Typologie simpliste des barbus extrémistes. Part (1)

 Ce sont les plus puissants, c'est la lignée digne et pure qu'a envoyé Dieu pour sauver la planète des méchants mécréants que nous sommes. Voilà la base idéologique de la majorité des barbus extrémistes qui se sappent en afghanais.  Poussons l'extrémisme un peu plus loin, par des idées vues et revues: La Femme c'est le Mal. C'est aussi un objet qui bouge, qui parle, qui a des sentiments, une sorte de robot ultra high-tech. La femme c'est encore meilleur qu'un jouet sexuel. Bref, la Femme existe pour satisfaire Sidi le Barbu (parce nous le valons bien ... )  Merci Homme barbu que serions-nous sans toi !

Un barbu c'est facilement reconnaissable, ça ne regarde personne et ça parle dans sa barbe de 20 centimètres tout seul, parce que le pauvre c'est un incompris. Personne ne comprend sa langue (je parie qu'il parle afghanais), ça ne regarde pas les femmes parce que ce sont des créatures maléfiques. Niveau look, il préfère la sobriété digne des défilés Chanel, se contentant d'une bonne Jellabah blanche, grise ou beige, d'un manteau à fourrure, d'un keffieh pour accessoiriser le tout. Bref, le barbu a sa propre conception de la mode.

Un barbu passe sa journée à se bourrer le crâne de discours extrémiste, auquel il ne comprend rien, mais il pleure, parce que c'est obligé. Si il ne pleure pas, il ira en Enfer ! Le Coran il connait ça par coeur, mais bon il n'y comprend rien aussi, alors il se contente des explications d'autres barbus, tout aussi paumés que lui.

Son modèle ultime c'est l'Afghanistan, il rêverait de se réveiller chaque matin sur le son d'une bombe ou des cris d'agonies des mécréants. Il voudrait faire de son pays un remake de la grande métropole qu'est "Tora Bora" .Parfois la nuit quand son inconscient prend le dessus, il rêve de lapider toutes les Femmes (il est un peu sado ... ), de faire un immense autodafé: et au diable les livres de Marx, de Freud, de Sartre et surtout de Beauvoir.

Le barbu vit en confrérie restreinte. Ses semblables (encore plus barbus ...) jouent à semer la terreur. Ils se parlent souvent en "barbussien" et ils rêveraient d'être Calife à la place du Calife.



Bref, être Barbu c'est d'une complexité.







dimanche 18 décembre 2011

"محمود درويش: "حذار ... حذار ... من جوعي و من غضبي


En attendant, la déclaration officielle de Si. Hamadi Jebali ce soir, la nouvelle est quand même tombée depuis quelques jours sur nos pauvres têtes. Nous aurons droit à 51 ministres, tout frais, tout beaux, tout mignons. 51 ministres pour notre si minuscule pays. 51 ministres qui "travailleront" ardemment pour la reprise des affaires tunisiennes, parce qu'entre le sit-in au Bardo, l'industrie du phosphate à Gafsa qui a perdu énormément d'argent et le taux de chômage qui augmente: l'heure est grave. C'est un fait, mes amis, notre pays risque de faire banqueroute.  

Pourtant cela n'empêche pas l'ouvrier tunisien de se lever à l'aube pour aller travailler, pour faire vivre sa famille. Cela ne l'empêche pas de rentrer tard après quelques heures supplémentaires passer au boulot pour  augmenter de quelques dinars son revenu quotidien. Cela ne l'empêche pas d'aller tous les soirs au café du quartier بش يلعب طرح رمي et de rentrer tard, assouvir son instinct animal sur sa femme mi-objet, mi-cuisinière. Cela ne l'empêche pas d'aller boire chaque samedi soir ses quelques canettes de Celtia, parce que ce sont   les seuls plaisirs qu'il peut se permettre, et encore. 

Parce que cet ouvrier souffre,qu'il n'a plus le droit de rêver. Parce que ces enfants à lui, sont d'excellents élèves mais qu'ils vont devoir quitter l'école car leur père simple ouvrier n'a plus les moyens. 
Parce qu'un jour, il plaquera toute sa vie en l'air, qu'il volera, qu'il se fera arrêter et qu'on ne cherchera pas à comprendre les raisons pour lesquelles il a commis un tel acte, qu'il se fera juger, qu'il ira en prison. Et que ce sera la fin. Que son avenir et que celui de ses enfants sera perdu. 

Alors si Jebali, je vous demande de sauver les enfants de cet ouvrier tunisien, parce que son avenir à lui est foutu. Nommez des centaines de ministres si vous en avez envie, mais faites preuve de virtuosité, sauvez ces malheureux qui crèvent de faim. Je me fous de savoir si vous êtes radicals, communistes, socialistes ... je me fous de vos antécédents mais épatez moi. Car cet ouvrier sera se montrer intransigeant si vous ne vous montrez pas à la hauteur.